Fréquenté par les loups, Laloubère ? Autrefois, certainement, si l'on se fie à son nom. Dans le patois local, laloup-batère signifie pays des loups. Si cette origine n’est pas prouvée, la présence de marécages à l’est de la commune plaiderait dans ce sens, les nombreux aulnes et les ronces poussant alors dans le secteur auraient constitué un abri favorable aux loups. Marqué du sceau du redouté carnivore, Laloubère l’a aussi été par le fer des chevaux. Mais bien plus tard, avec la construction de l’hippodrome, en 1809, sur ce qui était auparavant là lande de la Pujolle. Partant du champ de courses, le circuit du Trait Vert emprunte les anciennes rues du centre du village. On passe derrière l'église, puis devant le château. Construit au XVII*"* siècle par la famille de Castelnau, il a été embelli par la famille Eimar de Palaminy, également à l'initiative de la création de l'hippodrome.
Le long des fermes
On débouche ensuite sur la grande ligne droite de la rue de l'Agriculture. Une rue typique des villages de la plaine tarbaise avec son sage alignement de maisons traditionnelles protégées par de hauts murs en galets. À y regarder de plus près, ces anciennes fermes possèdent une structure assez semblable. Deux bâtiments, la maison, à usage d'habitation, et là grange, à usage agricole, s’articulentautour d'une cour, certainement pavée en galets à l'origine. À l'arrière, on accède directement aux terres agricoles parle verger ou le potager. Le côté donnant sur la rue comporte des murs d'encloset un portail, parfois précédé d’une grande dalle de pierre courant sur toute sa largeur pour franchir la rigole d'évacuation d'eau de pluie.
De composition sobre et très classique, les bâtiments de ferme ne comportent qu'un étage. Dans les granges, les cochons étaient en général logés au rez-de-chaussée quand l'étage servait de poulailler. Certains ont gardé des clôtures en bois très particulières. Dans les cours de ferme, on trouve des leytes, ces petites niches aménagées dans les murs qui servaient à conserver les aliments grâce à un système d'écoulement d’eau toujours fraîche. Les ancêtres des réfrigérateurs, en quelque sorte. Après cette enfilade de fermes rurales, le chemin poursuit son cours, droit à l‘Adour,
De l'eau, des saules
Autour de l’Adour, champs de blé, de maïs ou de seigle tachés par le rouge sang des coquelicots. La ressemblance avec une crête de coq a valu à ce pavot sauvage ce nom en forme de «cocorico», imitant le chant du maître du poulailler. Un rideau de peupliers se dessine au loin. L'Adour va bientôt se dévoiler. Avant d'y parvenir, le chemin rural longe un champ clôturé orné d’étranges petits bunkers. Il s'agit d’une des stations de captage d'eau potable. Le murmure de l'Adour se fait plus insistant. On rejoint la rive gauche de la rivière, fraîche et agréable sous son couvert végétal de saules. Marsault ou blanc? Avec son feuillage argenté et sa haute stature, le saule blanc se distingue facilement. Le saule des vanniers pousse aussi en bord de rivière. Parfois appelé osier blanc, les rameaux flexibles de cet arbuste aux feuilles élancées étaient prisés en vannerie.
Une mine de galets !
Passé le pont, le circuit se poursuit sur le CaminAdour. En scrutant le cours d'eau, on peut surprendre un groupe de vairons, des poissons de petite taille qui vivent en banc et font le régal des truites. Les galets tapissent le lit des eaux claires de l‘’Adour. Pas étonnant que les habitants en aient utilisés autant pour construire leurs maisons ! Autrefois, ils étaient ourdés, c'est-à-dire maçonnés au mortier de chaux avec du sable et de là terre de pays. Ce liant, qui permettait de souder les galets, a été progressivement remplacé parle ciment. Alentour, on rencontre encore des maçonneries mixtes mêlant galets et terre cuite.
Matériau de proximité comme le galet, la terre servait à fabriquer des briques et des tuiles. Les toitures des maisons traditionnelles en témoignent. Au pont Nelly, le Trait Vert change à nouveau de bord. Il traverse le centre -ville de Tarbes, puis rejoint Laloubère par le chemin de l’hippodrome. Juste avant d'y arriver, la route coupe le golf des tumulus.
Du panneau d'accueil de Soues, descendre le long de l'Adour. Au pont, traverser et suivre la rive gauche jusqu'à l'autoroute. Emprunter un étroit sentier vers l'ouest qui rejoint un chemin rural. Longer les chalos de captage jusqu'au chemin rural qui part plein ouest vers Laloubère. La rue de l'Agriculture mène au panneau situé sur la route de Bagnères de Bigorre. Les petites rues qui mènent à l'hippodrome traversent un quartier de vieilles maisons de Laloubère. Là, retourner vers Tarbes par la rue de la Châtaigneraie, traverser le boulevard Debussy, remonter le chemin d'odos, la rue du Régiment de Bigorre, puis le cours Gambetta jusqu'à la place de verdun. Emprunter la rue Brauhauban puis la rue Gautier jusqu'au jardin Massey. Par la rue Alsace Lorraine, rejoindre la rue des Forges au nord de la voie ferrée, que l'on suit jusqu'au pont Nelly. Le CaminAdour ramène au point de départ.
Accès également possible par le Centre Kennedy, rue Jean-Loup Chrétien. Prendre le chemin entre deux clôtures, longer un ruisseau, passer sous l'A64 et retrouver la boucle avant le captage d'eau potable.